Jean-Sebastien Bach et improvisations

Double Bach

Musique de chambre

À propos

Entre un pianiste improvisateur et un gambiste spécialisé dans la musique des XVIIe et XVIIIe siècles, il n’y avait apparemment pas beaucoup de points communs… C’était sans compter leur amour de la musique de Jean-Sébastien Bach d’une part, et d’autre part les possibilités infinies de l’improvisation !

De discussions en rencontres, de rencontres en répétitions, Jean-François Zygel et Valentin Tournet ont rêvé, imaginé, puis choisi les éléments d’un dialogue fécond et inattendu entre le XXIe siècle et le XVIIIe, entre les instruments anciens et le piano d’aujourd’hui. Une soirée d’ouverture pleine de promesses.

Valentin Tournet, viole de gambe et direction

Jean-François Zygel, 
piano

La Chapelle Harmonique

Presse

04 août 2020

La Montagne

Tom Jakubowicz

Jean-François Zygel ouvrira le festival Musique à la Source en Creuse avec la création « Double Bach »

Le pianiste et producteur de radio Jean-François Zygel se produira le samedi 8 août à Ahun (Creuse), en ouverture du festival Musique à la Source. Il improvisera sur l’oeuvre de Jean-Sebastien Bach en compagnie du fondateur du festival, le gambiste Valentin Tournet.

La crise sanitaire n’aura finalement pas eu raison des ambitions de Valentin Tournet, chef de l’ensemble La Chapelle Harmonique et directeur artistique de « Musique à la source ».  

Pour la seconde édition de son festival lancé en 2019 en Creuse, il propose  un nombre réduit de dates, certes, mais un concert d’ouverture , le samedi 8 août   à l’église d’Ahun, qui devrait avoir un fort retentissement.

« Double Bach », c’est la rencontre entre deux univers que tout semble opposer : un gambiste et son ensemble d’instruments d’époque, spécialisés dans la musique du XVIIe et XVIIIe siècle d’une part, un pianiste adepte des « battles » d’improvisation, habitué des plateaux de télévision de l’autre.

« Pourtant, lors de notre première rencontre l’automne dernier, l’idée de travailler ensemble sur Bach s’est imposée comme une évidence », explique Valentin Tournet. Pour Jean-François Zygel, habitué à démonter les clichés sur la musique classique, c’est tout sauf contradictoire .

Quant à Bach, l’assimiler à une « musique du passé » serait un contresens : « il n’est pas seulement moderne, il est éternel ! » s’enthousiasme Jean-François Zygel. C’est ce que le pianiste entend démontrer à l’église d’Ahun, en répondant aux œuvres de Bach jouées par la Chapelle Harmonique par des improvisations bien senties.

C’est-à-dire : reprendre des mélodies de Bach, puis les modeler comme bon lui semble, selon l’humeur du moment. Le challenge est d’autant plus excitant que les deux artistes ont conçu le programme comme une histoire en musique, agrémentée d’anecdotes sur la vie de Jean-Sébastien Bach. « Cela sera un concert commenté et animé. De toute façon, Jean-François ne sait pas faire un concert sans parler », plaisante Valentin Tournet.

Sous ses airs improvisés et spontanés, ce programme très ambitieux demande un important travail de coordination entre Jean-François Zygel et les musiciens de l’ensemble : « Nous avons deux jours pour répéter et essayer de trouver une fluidité dans le programme. Il faut faire fonctionner cela comme un ping-pong », souligne Valentin Tournet.

Jean-François Zygel est prêt à en découdre : « J’ai eu beaucoup de plaisir à imaginer avec Valentin les dialogues entre les sublimes contrepoints interprétés par l’ensemble et les moments pianistiques que cela m’inspirera dans la belle église d’Ahun. Alors j’ai hâte d’y être et de rencontrer le public du festival ! »

09 juillet 2021

Ouest France

Fabrice Bernay

Morbihan. Une star de l’impro au festival Lieux Mouvants

Compositeur et improvisateur de talent, le pianiste Jean-François Zygel va déployer sa fougue, pour un concert autour de l’œuvre de Bach, à Lignol (Morbihan). Avec, comme toujours, sa faculté à emporter le public par la parole et la pédagogie.

Il y a vingt ans, Jean-François Zygel fondait la classe d’improvisation au piano, du Conservatoire de Paris. Pour Lieux mouvants, il a imaginé de confronter son inspiration à la musique éternelle de Bach. Un savoureux dialogue entre passé et présent, entre musique baroque et fantaisie contemporaine.

Avec votre complice Valentin Tournet et les musiciens de la Chapelle Harmonique, vous nous faites entrer dans l’arrière-cuisine de Jean-Sébastien Bach. Quels ingrédients s’y trouvent et quelles épices y ajoutez-vous ?

Au cœur du projet, il y a bien sûr la musique de Bach. Vous savez, j’ai rencontré Valentin Tournet et son ensemble la Chapelle Harmonique, grâce à une vidéo où ils interprétaient un extrait de l’Offrande musicale, de Bach… Et je dois dire que tout de suite j’ai été scotché ! Quelle musicalité, quelle expressivité ! Ce mélange entre les timbres des violes et celui des vents anciens : sacqueboute, hautbois de chasse, cornet à bouquin… j’adore. Mais il n’y aura pas que du Bach pendant ce concert, puisque les sublimes contrepoints de l’Art de la fugue et de l’Offrande musicalealterneront avec mes propres improvisations pianistiques, où je peux donner libre cours à mon imagination.

Bach était un grand improvisateur. Cette pratique a toujours été au cœur du classique. Celui-ci ne s’en est-il pas un peu trop éloigné aujourd’hui ?

Vous avez raison, aux XVIIIe et XIXe siècles, l’improvisation avait une place centrale dans la vie musicale, et l’on se pressait pour entendre improviser Bach, Mozart, Beethoven, Mendelssohn ou Liszt. Mais cette pratique s’est perdue, à partir de la fin du XIXe siècle, sauf chez les organistes. Elle renaît aujourd’hui, dans les salles de concert, comme dans les conservatoires…, mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir.

L’improvisation, contrairement à ce que l’on imagine, c’est beaucoup de travail en amont, de préparation, non ?

Je dis souvent que l’improvisation, ça ne s’improvise pas ! Pour improviser, il faut avoir passé suffisamment de temps à son instrument, pour comprendre et assimiler les différents éléments du langage musical et de la technique pianistique. C’est parce que vous avez travaillé en amont que vous êtes sur le moment capable de vous laisser aller à l’inspiration…

Un concert comme celui de samedi, détendu, en plein air, agrémenté d’échanges constants avec le public, pour la modique somme de 6 €… C’est en harmonie avec votre vision d’une musique classique accessible, universelle et à transmettre au plus grand nombre… Non ?

C’est vrai, mes concerts ne sont jamais « muets ». Entre deux morceaux, je m’adresse toujours aux spectateurs, je leur raconte ce qui va se passer, le pourquoi du comment. Ce lien avec le public est très important pour moi, il me donne de l’énergie, stimule mon imagination et ma virtuosité pianistique. Je pense être tout à fait dans l’esprit de Lieux mouvants, un festival à la programmation éclectique et accessible, ce qui fait sa richesse et sa force.

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