Suites en duo

D’après Bach-Suite, solo pour Rudolf Noureev créé le 26 avril 1984 au Théâtre des Champs-Élysées, chorégraphié avec l’aide de Francine Lancelot.

De la rencontre entre la danseuse étoile Laura Hecquet et le gambiste Valentin Tournet au festival Un Violon sur le Sable 2018 est né ce projet. Il ne s’agit pas ici d’une simple reconstitution. En cours d’exécution, chaque pièce change de style, soit que le danseur en développe le caractère baroque, soit qu’il s’en écarte au gré de son inspiration. Du temps même de Jean-Philippe Rameau, des artistes comme Mademoiselle Sallé ou Noverre cherchaient dans leur interprétation à dépasser la rigueur des pas, à retrouver le naturel, à personnaliser leur danse. Des libertés sont naturellement prises de manière à acclimater l’univers baroque à la sensibilité actuelle.

Ce double caractère, de reconstitution et de création, a séduit ces deux interprètes. La chorégraphie règle à peu près cinquante pour cent des danses, établissant les pas de base les plus authentiques possibles, adaptés à la musique de Bach. Vincent Chaillet développe ensuite chaque pièce selon son intuition. Des improvisations simultanées se glissent dans ce programme, la danse se nourrissant de l’improvisation musicale et puisant dans cette source mouvements, énergies, dynamiques, rythmes, tout en permettant à la chorégraphie d’exercer une influence sur la musique et de lui suggérer une forme qui émerge de la danse. De cet échange réciproque naît une grande complicité entre les deux artistes.

Valentin Tournet, viole de gambe

Vicent Chaillet, 
premier danseur de l’Opéra de Paris

Nicolas Paul , 
scénographie

La Chapelle Harmonique

23 septembre 2018

The Sunday Times

Hugh Canning

Album of the week

Par-delà l’observation, l’oiseau qui s’élève dans les airs et dont le chant semble si naturel invite à l’évasion, à la rêverie. Que raconte le chant du rossignol ? Parle-t-il d’amour ? Parle-t-il de la nuit comme le suggère son nom anglais ou allemand (nightingale, Nachtigall) ? Le poète disait que les songes sont ailés… Et pour l’auteur du Concert de différents oiseaux, ces derniers « font dormir les peines » et possèdent « des voix plus divines qu’humains ».